de(s)générations 24

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Corps, postures, procédures

Rédacteurs : Alexandre Costanzo, Daniel Costanzo et Philippe Roux

Sommaire

  • Giorgio Agamben : État et terrorisme
  • Marie-José Mondzain : Le courage des corps, entretien avec Alexandre Costanzo et Philippe Roux
  • Manuel Joseph : La Sécurité des personnes et des biens
  • Philippe Artières : Dortoirs
  • Frank Smith : Guantanamo
  • Fabrice Lauterjung : Voir à tout prix (sur « The Act of seeing » de Stan Brakhage)
  • Philippe Roux : Pédagogie pasolinienne à l’adresse des humbles corrompus
  • Alexandre Costanzo & Daniel Costanzo : L’ordre des choses (La politique des gestes de Chantal Akerman)
  • Iconographie : Hippolyte Hentgen, Olivier Mosset
Quantité
Ce numéro est épuisé

Caractéristiques techniques

Date de publication : janvier 2016
Format : 14,8 x 21 cm - 96 pages
ISBN : 978-2-35575-262-9
ISSN : 1778-0845

Edito

Il revient à Michel Foucault d’avoir circonscrit à la fin du siècle dernier un territoire singulier en identifiant toutes sortes de technologies de l’ordre – des institutions, des discours ou des pratiques, des fables sociales, des disciplines et des consentements – qui collent au corps et à l’âme de tout un chacun. Il participait ainsi à une tradition critique inquiétant ou bouleversant les édifices soutenant un certain usage du monde. Car il mettait très exactement le doigt dans ce qu’il y a dans nos gestes, nos paroles, nos attitudes ou nos pensées, il identifiait des débordements, des à-côtés ou des régions incertaines pour proposer des écarts. Autrement dit, si la "terre" semble bien en place sous nos pieds et dans nos têtes, elle laisse pourtant entrevoir des fissures dans la façon dont des évidences se sont constituées, dans nos manières d’être, de voir, d’entendre, de parler ou de faire. Foucault s’immisce dans ces failles – des creux, des excès ou des défauts – car si c’est là bien souvent que s’articule un discours, ce sur quoi il se soutient, c’est peut-être aussi son point d’effondrement.
"Corps, postures, procédures", c’est aujourd’hui à travers ces trois termes que nous entendons à nouveau soulever le problème pour circonscrire des technologies de l’ordre, décrire les formes contemporaines de disciplines et formuler des constats à propos du temps présent. Il s’agira donc d’identifier des procédures induisant des postures, définissant un usage de l’espace, du temps, des langages, la disposition de nos corps comme de nos pensées. Mais ces trois termes, il s’agit surtout de les percevoir comme des opérateurs, des points de bascule, de les conjuguer autrement pour repérer là encore des écarts, des inventions ou des décentrements. Or tout cela, dans un passage fameux de L’Éthique, Spinoza le formulait autrement en affirmant que "nous ne savons pas ce que peut un corps". Nous ne savons pas ce qu’il peut, cela signifie aussi que nous savons au moins qu’il peut. Ce sont ces puissances que nous entendons indexer.
Ce numéro de De(s)générations se profile ainsi à la suite et en ricochet de quelques autres comme Démocratie/démocrature, Pour un communisme, Utopie insurgeante, Figures figurants, Vies anonymes, Violence et politique, La part de la plèbe, dans lesquels on découvrira au fond une même interrogation : pourquoi acceptons-nous de vivre selon de tels principes d’ordre alors que tout porte à croire que nous pouvons faire différemment ? Les descriptions de ces principes, l’identification de mécanismes comme de leurs présupposés, sont accompagnés d’une carte qu’il nous appartient de renouveler : celle de nos possibilités.

Alexandre Costanzo, Daniel Costanzo et Philippe Roux

DES-24

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Ont participé à De(s)générations n°24

Giorgio Agamben, Philippe Artières, Alexandre Costanzo, Hyppolite Hentgen, Manuel Joseph, Fabrice Lauterjung, Marie-José Mondzain, Olivier Mosset, Frank Smith